Ce n’est pas l’école que les élèves n’aiment pas, c’est l’échec scolaire


Ce n’est pas l’école que les élèves n’aiment pas, c’est l’échec scolaire


 
Même si les causes de l’échec scolaire sont à rechercher aussi bien du côté de l’élève luimême (de ses aptitudes ou de son comportement), et de son environnement, que du côté de l’enseignement qu’il reçoit, il va de soi que la première préoccupation d’un enseignant est de se poser la question de l’efficacité de son cours. En supposant que la part nouvelle d’intelligence, de compétence, acquise par un élève pendant une heure de cours s’appelle une plus-value, en supposant encore qu’on établisse la somme des plus-values pour l’ensemble des élèves, la question devient : « comment rendre cette plus-value optimale ? »
Pour atteindre ses objectifs, le professeur dispose, dans sa classe, de trois registres sur lesquels il peut jouer :
  • – la nature de la relation qui s’instaure entre les élèves et lui ;
  • – les techniques pédagogiques ;
  • – la didactique de la discipline.

Des données extérieures, en général imposées, ont évidemment aussi leur importance : la nature des locaux et des équipements, l’effectif et la constitution sociologique de la classe, les programmes nationaux. Elles n’enlèvent rien au fait que les trois registres précités constituent autant d’atouts permettant de modifier bien des choses.
Le premier d’entre eux touche à la psychologie, à la personnalité même du professeur, à son comportement. Il n’est pas étudié ici. Le second (la pédagogie), lié aux deux autres d’ailleurs, est le point clé des formations d’enseignants ; c’est celui sur lequel s’appuient en priorité les professeurs, et où les savoir-faire sont nombreux. Le troisième (la didactique) ne tombe pas sous le sens, il nécessite une réflexion plus en profondeur. C’est dans cette voie que nous emmène le livre de Dominique Courtillot et de Mathieu Ruffenach.
La didactique est la science des mécanismes d’apprentissage, des chemins à suivre pour comprendre et apprendre (une définition plus précise en est donnée dans ce livre). Il y a, dans ce domaine, des préceptes assez généraux (donner un sens à toute activité d’apprentissage, aller du concret vers l’abstrait, tenir compte des représentations de chacun, identifier les obstacles, …), mais il y a aussi des démarches spécifiques à chaque discipline. Les sciences physiques et chimiques n’échappent pas à la règle, d’autant plus qu’elles constituent une science en évolution rapide et permanente. Leur statut de sciences expérimentales (pratiques et proche du réel), devrait leur conférer a priori un côté sympathique et accessible. Il n’en est rien, du moins si l’on s’en réfère aux sondages auprès des étudiants. Que le lecteur essaie vraiment de jouer le jeu en répondant aux questions posées dans le chapitre intitulé «conceptions des élèves», et il aura des surprises : les sciences physiques ne relèvent pas de l’évidence. La didactique est un domaine susceptible de conduire à des progrès significatifs dans l’enseignement des sciences.
Ce livre, destiné à tous les professeurs de sciences, débutants ou chevronnés, aborde les différents aspects de la didactique, dans un langage imagé, avec de nombreux exemples.
L’illustration humoristique en facilite la lecture. Les auteurs ont su mettre la didactique à la portée de tous. Après l’avoir lu, on n’enseigne plus comme avant.
L’intention des auteurs n’est pas de donner des recettes toutes faites, ni de dessiner des séances exemplaires destinées à plaire à tel ou tel. Elle est plutôt de montrer qu’il existe diverses stratégies, plusieurs démarches susceptibles d’être mises en œuvre pour un même contenu, et que ces démarches ne sont pas indifférentes. Les exemples sont choisis volontairement dans le programme des collèges et celui de la classe de seconde (avant la spécialisation scientifique) pour avoir une portée plus générale.
Un ouvrage plus axé sur les classes scientifiques (premières et terminales) devrait compléter celui-ci. Un autre, plus général, tentera de faire le point en matière de didactique des disciplines, de manière à mieux distinguer ce qui, dans la présente étude, est général et ce qui est spécifique aux sciences physiques. Toutes les remarques ou idées que feraient naître ce premier livre seront bien entendu reçues avec beaucoup d’intérêt par les auteurs.

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